Anesthésie Loco-Régionale centrale

Anesthésie Locorégionale Centrale

L’anesthésie locorégionale (ALR) centrale ou péri-médullaire, est une forme particulière d’anesthésie locorégionale où le produit anesthésique est injecté à proximité des nerfs qui sortent de la moelle épinière par une ponction dans votre dos. Elle peut vous être proposée seule ou en association à une anesthésie générale en fonction de votre intervention et/ou de vos antécédents. Elle permet également de participer activement à la prise en charge de la douleur post opératoire.

1 - La rachianesthésie

Qu’est ce que c’est ?

Elle permet l’anesthésie sensitive-motrice de la moitié inférieur du corps (abdomen, bassin et membres inférieurs). L’injection d’anesthésique local se fait dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), par franchissement de la dure-mère (membrane rigide protégeant la moelle épinière et le cerveau).

Technique

Des appareils de surveillance vous seront installés et une voie veineuse périphérique vous sera posée en salle d’intervention.
Vous serez installés soit en position assise soit en position allongée sur le coté. Après désinfection stricte de votre dos, une ponction par une aiguille fine est réalisée entre deux vertèbres lombaires, permettant l’injection unique d’anesthésique local dans le LCR. Vous pourrez ressentir une sensation de chaleur et des fourmillements dans la partie inférieur du corps avant de devenir complètement insensible.

L’anesthésie s’installe en 10 min environ et les effets de la rachianesthésie sont limités dans le temps (entre une et trois heures en fonction des produits utilisés).


Ce type d’anesthésie locorégionale peut être utilisée seule ou en complément d’une anesthésie générale dans le but de soulager la douleur postopératoire (cette technique est appelée alors rachianalgésie).

La rachianesthésie est parfaitement compatible avec des interventions réalisées en ambulatoire.

2 - L’ANESTHESIE PERIDURALE CHIRURGICALE

Qu’est ce que c’est ?

Elle permet l’anesthésie principalement sensitive de tout le corps (thorax, abdomen, bassin et membres inférieurs).

Elle est différente de la rachianesthésie car le médicament anesthésique est injecté dans l’espace péridural, c’est-à-dire à l’extérieur de la dure-mère (membrane rigide protégeant la moelle épinière et le cerveau).

Cette technique vise à obtenir une anesthésie principalement sensitive (anti-douleur). Elle est utilisée en association avec une anesthésie générale lors d’intervention lourde et douloureuse.

La technique

Des appareils de surveillance vous seront installés et une voie veineuse périphérique vous sera posée en salle d’intervention.
En position assise ou allongée sur le coté, après désinfection stricte de votre dos et anesthésie local de votre peau, une ponction par une aiguille est réalisée entre deus vertèbres.

Elle est introduite jusqu’à l’espace péridurale où un cathéter sera introduit et laissé en place. Il est fixé sur votre dos par une bande adhésive. Après injection de l’anesthésique local, l’anesthésie sensitive s’installe en une dizaine de minute.
Pendant et après l’intervention, des injections continues seront réalisés à travers ce cathéter permettant de prolonger autant que nécessaire la durée de l’anesthésie.


Ce cathéter peut alors être maintenu en place plusieurs jours après la fin de l’intervention pour permettre de lutter contre les douleurs postopératoires importantes.

3 - LES COMPLICATIONS LES PLUS FRÉQUENTES SONT BÉNIGNES

  • Après une rachi anesthésie, l’anesthésie peut être insuffisante nécessitant d’être complété par une anesthésie générale.
  • Après une rachianesthésie ou une anesthésie péridurale, une difficulté à uriner peut nécessiter la pose temporaire d’une sonde urinaire. 
  • Des maux de tête peuvent survenir et nécessiter parfois un repos de plusieurs jours et/ou un traitement spécifique efficace. 
  • Une baisse de la pression artérielle peut survenir pouvant être normaliser par un traitement médical spécifique.
  • Des lombalgies peuvent survenir, mais dans une grande majorité des cas on peut retrouver une autre origine à ce désagrément que l’anesthésie locorégionale centrale. 

4 - LES COMPLICATIONS GRAVES SONT EXTRÊMEMENT RARES

  • Une infection (méningite, abcès) est exceptionnelle en raison de l’utilisation de matériel à usage unique et des conditions de désinfection très stricte.
  • Un hématome au niveau de la moelle épinière ou un hématome intracrânien, entraînant une paralysie permanente, une perte plus ou moins étendue de la sensibilité et de la motricité, des troubles visuels ou auditifs.
  • Les phénomènes allergiques aux médicaments utilisés sont exceptionnels.
  • Une intoxication aux anesthésiques locaux, se manifestant par des signes neurologiques type convulsions, ou des troubles du rythme cardiaque pouvant provoquer un arrêt cardiaque.